liberté de pousser attirèrent le supérieur et plusieurs religieux dans ma chambre. On le délivra de mes mains.
J’avais presque perdu moi-même la force et la respiration. « Ô Dieu ! m’écriai-je en poussant mille soupirs ; justice du ciel ! faut-il que je vive un moment après une telle infamie ! » Je voulus me jeter encore sur le barbare qui venait de m’assassiner. On m’arrêta. Mon désespoir, mes cris et mes larmes passaient toute imagination. Je fis des choses si étonnantes, que tous les assistants, qui en ignoraient la cause, se regardaient les uns les autres avec autant de frayeur que de surprise.
M. de G*** M*** rajustait pendant ce temps-là sa perruque et sa cravate ; et, dans le dépit d’avoir été si maltraité, il ordonnait au supérieur de me resserrer plus étroitement que jamais, et de me punir par tous les châtiments qu’on sait être propres à Saint-Lazare. « Non, monsieur, lui dit le supérieur, ce n’est point avec une personne de la naissance de M. le chevalier que nous en usons de cette manière. Il est si doux d’ailleurs et si honnête, que j’ai peine à comprendre qu’il se soit porté à cet excès sans de fortes raisons. » Cette réponse acheva de déconcerter M. de G*** M***. Il sortit en disant qu’il saurait faire plier et le supérieur et moi, et tous ceux qui oseraient lui résister.
Le supérieur, ayant ordonné à ses religieux de le conduire, demeura seul avec moi. Il me conjura de lui apprendre promptement d’où venait ce désordre. « Ô mon père ! lui dis-je en continuant de pleurer comme un enfant, figurez-vous la plus horrible