Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/126

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

lui plairait de la conduire. La singulière résistance, l’effroi inattendu d’Élisabeth éveillait pour la première fois en lui, mêlé à une fugitive inquiétude de voir échouer ses projets, un désir immédiat de la prendre contre lui, de l’obtenir sur-le-champ, de son propre gré, librement, avant que la mère, toujours aux aguets, reparût.

Il se rapprocha d’elle vivement, et, sans la toucher cette fois, il murmura d’un accent rapide, sincère, pressant :

— Ma femme, Élisabeth, ma petite femme à moi… Vous ne voulez donc pas ?

Le visage légèrement coloré se tourna aussitôt vers le sien, consentant presque avide.

Il comprit l’appel, se pencha, et rapidement il chercha les lèvres.

En ce moment la porte s’ouvrit et Mme  Georges entra. Un instant, en voyant les deux jeunes gens ensemble, elle resta sur le seuil, silencieuse, puis elle dit avec un tremblement dans la voix :