Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/129

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Agathe, lorsqu’elle l’initiait aux circonstances obscures qui enveloppaient pour elle la naissance d’Élisabeth. Il regardait au large du côté de la vie, avec un renouveau de sève vivace.

Élisabeth ! C’était enfin la possibilité de ne plus gratter le sol pour y chercher au jour le jour, une chétive subsistance. C’était une porte ouverte, toute grande, sur des perspectives larges, spacieuses, pleines d’air et de soleil.

Et il songea tout à coup à son oncle, à cet homme enchaîné à une occupation croupissante, qui lui avait jadis jeté à la figure une insulte brutale. « Des mauvaises idées, moi, parbleu ! » Très joyeux, il se mit à siffloter entre ses dents des notes gaies, des motifs d’opéra sans suite, emmagasinés au fond de sa mémoire.

Bientôt à la campagne succédèrent les bâtisses éparses des abords de la ville, constructions bâtardes, chantiers sordides avec leurs différents outillages, vastes dépôts