Aller au contenu

Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/137

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

briser le dédain vide de ce jouvenceau. À partir de ce moment, André avait complètement disparu de sa vie, il avait systématiquement fait le mort, mais l’influence malveillante était restée sensible à son foyer. Le malade soupira, puis voyant le disque rouge du soleil mordu par les brumes de l’horizon, il se leva. Une fraîcheur lui tombait sur les épaules.

De derrière la maison, un bruit de jeu de boules arrivait jusqu’à lui, mêlé à des tapages plus rapprochés d’enfants. Des petites voix perçantes se disputaient dans la cour.

— Pas toi, va-t’en.

— Non.

— Tu es trop petite.

— Ce n’est pas vrai, je ne suis plus du tout si petite.

— Si, si, tu es trop petite, va-t’en !

En traversant la cour, l’asthmatique aperçut la petite fille évincée, qui pleurait appuyée au linteau d’une porte. Pleurer parce qu’on était trop petit ! Dans un temps