Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/147

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j’ai cru voir passer Mme  Musseau tout à l’heure.

— En effet, dit Mme  Georges simplement. Elle est venue voir son mari. C’est la première fois depuis qu’il est ici. C’est bien naturel, ne trouves-tu pas ?

Il y eut un silence. Élisabeth reprit :

— Tu ne l’as pas vue ?

— Elle a passé une demi-heure avec moi. Tu ne l’aimes pas. Je ne t’ai pas fait appeler.

Il y eut un nouveau silence. Élisabeth continuait à faire des lignes, des croix et des ronds sur le sable, et elle semblait tout à fait absorbée dans le dessin de ses hiéroglyphes.

— Pourquoi, dit-elle enfin sourdement, ne me dis-tu jamais la vérité, jamais ?

— En quoi est-ce que je ne te dis pas la vérité ? demanda la mère vivement.

Mais elle regretta aussitôt d’avoir cédé à une première impulsion en posant une vaine question où Élisabeth ne verrait qu’une échappatoire. Cependant, offensée du ton et du reproche injurieux, elle poursuivit :

— Tu veux savoir si Mme  Musseau m’a