Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/159

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Déchiffrant sans peine l’écriture fine, mais nette, André lut :

« André, « Il y a autour de moi depuis que je suis au monde quelque chose d’excessif et d’anormal dont, toute petite, je souffrais inconsciemment. Comment vous expliquer toutes ces choses qui sont restées obscures même pour moi ? Plus tard, à la suite de différentes circonstances qu’il est inutile de vous expliquer aujourd’hui, le soupçon et la défiance ont été semés dans mon âme, et, peu à peu, ils y ont poussé de si fortes racines qu’avant d’avoir appris à penser je doutais de tout ce qui m’entourait, je doutais de maman longtemps avant de rien savoir de la vie ; je vivais dans une atmosphère de soupçon qui m’étouffait.

« Aujourd’hui, c’est de vous que je doute. Pardonnez-moi, mon ami. Est-ce que je vais vous offenser, mon Dieu ?

« Il y a des choses que je ne peux pas, que je ne veux pas vous dire, mais je doute. Par-