Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/161

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André lut plusieurs fois attentivement cette missive un peu froide, aux phrases disjointes, où il discernait clairement deux choses. D’abord une mésintelligence entre Élisabeth et sa mère, différente et beaucoup plus profonde que celle qu’avaient fait naître ses prétentions sur la jeune fille, et ensuite, chez Élisabeth, un éveil de défiance inquiétant.

Il entrevit confusément quelque chose du drame intime où le hasard lui avait offert un rôle à sa taille, pris sur mesure, et il mordilla un moment sa moustache, rêveur.

Pourquoi sa future belle-mère, toujours glaciale pour lui, avait-elle caché à sa fille leurs arrangements si naturels ?

Elle avait eu sans doute, pour se décider à cette clandestine transaction, de sérieuses raisons. Il ne fallait pas risquer, en contrariant son plan, de faire surgir de dangereuses complications.

Il suivrait la route qu’elle lui indiquait. Ce qui importait pour le moment, c’était de rassurer Élisabeth.