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Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/179

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— Si tu viens avec moi, j’irai.

Il y avait plus de quinze jours que les jeunes gens étaient de retour, et pendant ce laps de temps, l’arrangement d’une nouvelle demeure, l’installation de son petit ménage, la nouveauté de tous les détails de l’existence avaient retenu André à la maison, à la fois affairé et badin.

Élisabeth n’avait jamais voulu sortir sans lui, et depuis la rapide entrevue au saut du train, a la grande gare pleine de monde, le jour de l’arrivée, elle n’avait pas revu sa mère.

Elle alla mettre son chapeau, son manteau, ses gants, puis, toute prête, elle vint prendre le bras d’André et réitéra sa prière, câline :

— Viens avec moi.

— Non, dit-il, un peu bref, pas aujourd’hui.

Et il se dégagea doucement. Il trouvait Élisabeth très exigeante. Tous les jours elle devenait plus avide de démonstrations et d’assurances. Cette sensiblerie lui donnait des bouffées d’impatience presque impossibles à réprimer.