Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/183

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l’index, et avec un commencement d’impatience dans la voix, il répéta :

— Je te dis qu’il n’y a point de mal. Laisse-moi faire, et va donc voir ta mère. Cela lui fera plaisir, et cela te distraira.

Le visage d’Élisabeth s’assombrit davantage, se contracta presque. Comment André, au fait du passé, pouvait-il mentionner une visite à sa mère comme une distraction opportune à lui offrir ? Il ne pensait pas à ce qu’il disait, et cette inattention la blessait.

Du bout de la branche de seringa qu’il balançait dans sa main, André se mit à caresser la joue pâlotte. Il avait compris à temps qu’en oubliant la susceptibilité d’Élisabeth au sujet de ses rapports avec sa mère il avait fait fausse route. Il reprit, amical :

— Voyons… va pour me faire plaisir à moi. Il ne faut pas abandonner ta mère. Elle m’accuserait de te retenir. D’ailleurs, il n’y a aucune raison pour cesser toutes relations avec elle. Ce serait une simple cruauté, je t’assure.