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Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/182

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reprendre haleine. Enfin, comme Élisabeth s’était rapprochée de lui, et qu’il voyait toujours, entre les fins sourcils noirs, un pli fixe que son accès de gaîté n’avait pas fait disparaître, il releva jusqu’à la naissance des cheveux la voilette blanche et effleura de ses lèvres le front soucieux.

— Tu es vraiment folle, Élisabeth. Qu’est-ce qu’il y a d’extraordinaire qu’après notre jolie escapade je veuille mettre de l’ordre dans nos affaires ? Pourquoi prendre, pour une chose tout à fait naturelle, cet air tragique ? Rassure-toi, il n’y a point de mal.

Il y eut un silence.

— Tu dois comprendre, dit enfin Élisabeth, que je ne puis pas supporter l’idée que tu fais des extravagances pour me faire plaisir, à moi. Après ce que je t’ai demandé autrefois, c’est assez naturel pour que je n’aie pas besoin de te l’expliquer, n’est-ce pas ?

André aspira un moment, de tout près, la fleur de seringa qu’il tenait entre le pouce et