Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/190

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hasard, elle signalait quelques-unes des extravagances faites par André pour lui plaire.

— Pourvu que tu sois heureuse, disait la mère avec un sourire tendu, c’est tout ce que je demande.

Mais, lorsque sa fille eut fini sa nomenclature de lieux et de dates, et qu’elle s’arrêta enfin au bout de son écheveau, la mère céda à l’irrésistible tentation de heurter encore une fois de front la barrière de glace qui la séparait d’Élisabeth.

— Cela au moins, supplia-t-elle, anxieuse, tu pourrais me le dire. Oui, tu pourrais me dire si tu es plus heureuse à présent qu’autrefois. Si j’ai réussi…

— Réussi ! s’écria Élisabeth amère, mais c’est toi qui ne voulais pas, non, absolument tu ne voulais pas. Pour nous séparer tu as inventé des choses… Oh ! cela !…

— J’ai inventé des choses ?

Et la mère joignit ses mains sur ses genoux, tandis que de son cœur torturé un désir impétueux de franchise, un élan presque