Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/195

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frou frou d’étoffe neuve et légère, elle marchait le long des rues sans rien voir autour d’elle.

Très vite, elle franchit la courte distance qui séparait les deux demeures, si vite que les joues délicates se couvraient peu à peu d’une passagère teinte rosée.

Un âpre désir de certitude lui donnait des ailes. Jamais elle n’avait éprouvé ce besoin pressant d’identifier la réalité de sa vie avec le rêve de son esprit ; elle avait une envie violente de revoir André, de descendre avec lui jusqu’aux assises de leur bonheur, d’en faire le tour ensemble et de se convaincre de sa solidité.

Elle monta en courant le large escalier clair, et dès qu’elle eut franchi le seuil de l’appartement coquet qu’André avait garni pour elle, elle l’appela :

— André !

La petite bonne à la mine éveillée et mutine qu’André avait engagée avant leur mariage, et qu’elle avait trouvée installée avant elle