Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/196

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sous son toit, accourut. Gracieuse, souriante, l’air joyeux, elle dit :

— Presque tout de suite après Madame, Monsieur est sorti.

D’un ton qu’elle s’efforçait de rendre indifférent, Elisabeth demanda :

— Il n’a pas laissé de message pour moi ?

— Non, Madame. Aucun.

Élisabeth ne répondit pas. Elle entra chez elle, et apercevant dans la glace son image redevenue très pâle, que sa toilette claire semblait jaunir et priver de son éclat particulier, un peu maladif, elle se hâta de quitter ce costume voyant et d’en revêtir un autre d’étoffe sombre.

La phrase d’André : « À la bonne heure, plus de noir », cessa enfin de la hanter, et elle se mit à attendre le retour de son mari avec une impatience fiévreuse. Que pouvait-il faire dehors si longtemps sans elle, et comment avait-il négligé de laisser un mot qui l’instruisît de ses intentions ? Elle se promit de ne plus jamais le laisser échapper sans