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Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/198

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d’une demi-heure, elle revint, curieuse, entr’ouvrir la porte.

— Est-ce que Madame ne veut pas dîner ? Il est sept heures et demie.

Et dans la voix fraîche, cristalline, Elisabeth saisit une note moqueuse. Elle crut aussi apercevoir un sourire.

Elle domina aussitôt l’angoisse qui l’étouffait et répondit sèchement :

— Sans doute… J’ai oublié de vous prévenir, Monsieur ne revient pas pour le moment. Il rentrera tard ce soir.

Elle alla s’asseoir à sa place, et elle mangea du bout des dents tout ce que Mariette lui présenta. Très accorte, la petite bonne, démangée du désir de parler, s’empressait autour d’elle. Elle allait, venait, multipliait les détails du service, les entremêlait de mille attentions inusitées, qui avaient l’air de solliciter un mot de bienveillance, mais Éiisabeth ne semblait s’apercevoir de rien. Elle mangeait distraite, sans souffler mot. À la fin pourtant, la présence encombrante de Mariette