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Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/197

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mieux s’informer de ses projets, et, tout en conjecturant ce qu’ils pouvaient être, elle se mit à aller et venir sans but dans la chambre, avec ce machinal besoin de mouvement qui naît d’une angoisse morale inavouée, sourde et déjà rongeante.

Toute une heure passa lentement, puis la petite bonne proprette, toujours alerte et pimpante, reparut. Le corsage orné d’une fleur de seringa, elle vint mettre le couvert. Par la porte restée entr’ouverte, Élisabeth la voyait aller et venir, sautiller par la chambre avec l’allure courte et gracieuse d’une fauvette, et elle éprouvait une irritation inexplicable à sentir à côté d’elle cette exubérance de jeunesse, cette gaîté insouciante, sans cause appréciable. Elle suivait avec attention les mouvements vifs et légers, attendant avec impatience que Mariette, ses préparatifs terminés, la débarrassât de sa présence.

Dès qu’elle eut achevé ses apprêts, la petite bonne disparut en effet, mais au bout