Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/207

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Il s’agissait maintenant de remettre l’affaire à flot. Le matériel de la fabrique était en très mauvais état. Miquel, qui prétendait s’y connaître, s’était laissé tromper sur la valeur des machines. Tout cela était caduc, usé, tombait en poussière. Il fallait donc, pour pouvoir commencer le travail, une mise de fonds supplémentaires, une dizaine de mille francs tout au plus, destinés à parer aux plus pressantes nécessités, une vraie bagatelle, et le succès était certain. Les chiffres étaient là. On ne discute pas avec des chiffres.

— À la façon dont vous vivez, tante Agathe, conclut-il, il est impossible que vous n’ayez pas fait des économies. Vous avez certainement des fonds quelque part.

— Si j’avais eu les mains pleines d’argent, dit-elle, froissée par son manque de mémoire, tu n’aurais jamais rencontré Elisabeth.

— C’est justement à cause de tout ce que je vous dois, reprit-il après un silence, que j’ai premièrement pensé à vous.