Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/206

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mandes ou enlevant çà et là les fleurs fanées des grosses touffes rouges, et plus elle y pensait, plus l’idée de demander un service quelconque à son mari pour complaire aux pressantes sollicitations d’André lui semblait impraticable. Non, ce n’était pas possible. Elle s’informa enfin :

— Et la dot d’Élisabeth ? N’as-tu pas la dot d’Élisabeth ?

André s’expliqua plus clairement. Il s’agissait du rachat d’une tannerie, en déroute depuis quelque temps, faute d’une direction solide. Il y avait là quelque chose de superbe à tenter, une de ces entreprises qui enrichissent un homme avant qu’il ait le temps de se reconnaître, en un mot, une de ces aubaines qu’il faudrait être fou pour laisser passer à sa portée sans mettre la main dessus. L’acte de vente était en règle signé et parafé. Depuis un mois, Miquel et lui étaient les légitimes propriétaires de l’immeuble ; c’était un grand pas de fait vers une indépendance honorable, mais toute la dot d’Élisabeth y avait passé.