Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/210

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plication, le secret de Mme Georges, lui était apparu, lui avait livré le mot explicatif d’une sombre destinée de femme !

Il sentit de nouveau autour de lui la caresse du printemps, ce jour-là, les émanations saines des champs, la joie de vivre qui, à l’appel de la nature, avait fait battre même son cœur de malade sans espoir de guérison, et puis, au milieu de la communicative ivresse des choses, ce coup de massue qui s’était abattu sur sa tête.

Toute la ténébreuse aventure qui avait abouti au mariage d’André lui causait des spasmes de dégoût, et pourtant, malgré sa pitié profonde, l’idée de tendre la main à Mme Georges comme autrefois, en oubliant sa déchéance, lui était restée inacceptable.

La question de savoir à quel point sa conscience rigoriste était dans son droit en condamnant ainsi sans appel une malheureuse vouée par la faute de sa jeunesse à un martyre d’expiation sans issue, cette question délicate d’équité morale, demeurée sans solu-