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Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/214

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CHAPITRE IV


Aux courtes nuits transparentes, où jusqu’au matin l’air reste tiède et lumineux, avaient succédé les lourdes ténèbres d’hiver. Décembre était venu, et Élisabeth ne pouvait plus, pour attendre les retours tardifs d’André, s’accouder à la fenêtre comme elle l’avait fait les premiers mois de leur mariage.

Elle sortait peu. La sauvagerie due aux expériences de son passé, au lieu de diminuer depuis qu’elle possédait dans la société une place à elle, semblait, au contraire, s’accentuer à mesure que les jours passaient sans lui apporter ce qu’elle avait espéré. Sa vie prenait des plis fixes, et sa jeunesse se barricadait contre de vagues dangers, peuplant de leurs