Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/215

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ombres insaisissables sa pensée toujours agitée.

Au début de son installation dans l’appartement choisi par André, elle avait pendant quelque temps éprouvé une joie d’enfant à décorer cet intérieur nouveau, où aucun souvenir amer ne traînait autour d’elle.

Avec l’aide de Mariette, toujours accorte et empressée, elle s’était efforcée de mettre dans les achats incessants, coûteux et disparates d’André, de l’ordre, de l’harmonie et de l’élégance. L’intarissable largesse de son mari l’étonnait tous les jours davantage, mais elle s’abstenait de toute observation. Elle aurait eu horreur de rien laisser transpirer devant André de l’accusation formelle exprimée jadis contre lui par Mme Georges, dans une heure de crise.

Peu à peu elle s’était lassée de chercher à embellir leur demeure, à la rendre gaie et attrayante. André ne s’apercevait même pas de ses efforts. Il fallait les lui signaler un à un. Il était clair que tout cela ne l’intéressait