Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/223

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— Tu ne me parles jamais de ce que tu fais, murmura-t-elle, et je n’ai plus osé t’interroger, moi, parce que tout ce que je dis a l’air de t’impatienter. Maintenant je ne sais pas comment te consoler, t’aider…

— Voyons, dit-il, en la serrant étroitement contre sa poitrine, est-ce que tu n’aurais vraiment pas une idée… en cherchant bien ?

— Moi ! s’écria-t-elle anxieuse ; oh ! si je pouvais ! Mais tu sais hien que je ne suis rien et que je n’ai rien.

Il l’enveloppa de plus près, tourna son visage vers le sien, lui donna sur les lèvres un long baiser.

— Oui, dit-il enfin, d’un ton bas, je suis sûr que tu m’aideras si tu peux. Cherche, je t’en prie, ma petite Élisabeth, cherche bien.

Elle sentit tout à coup un dard la piquer, entrer profondément dans la partie la plus sensible de son être. Elle se leva et, debout devant lui, demanda sourdement :

— Pourquoi me parler ainsi ? As-tu oublié