Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/231

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l’avait rendue incrédule aux assurances reçues de sa bouche la veille. C’était un service, — un sacrifice peut-être qu’elle allait demander à sa mère ; il ne s’agissait pas d’une ordinaire complaisance. Non !

Lorsqu’une demi-heure plus tard, sa visite faite, elle sortit de chez Mme Georges, le ciel était brumeux et quelques gouttes de pluie commençaient à tacher la poussière. Elle héla un fiacre, jeta l’adresse, et à travers les rues mouvementées, elle se laissa emporter distraite, l’œil errant dehors par la portière, et suivant sans le voir le défilé des magasins, l’incessant croisement des voitures et toute l’armée mouvante des piétons, ceux-ci pressés, se hâtant vers leur but, ceux-là badaudant devant les étalages.

Elle traversa toute la partie élégante, bruyante, vivante de la ville, puis peu à peu la circulation se ralentit.

Le fiacre roulait toujours, et elle se trouva bientôt dans un quartier entièrement inconnu, excentrique et désert.