Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/243

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quins auxquels Élisabeth s’accrochait. Mais Elisabeth ne riait jamais de rien. Avec elle on était toujours sur la sellette, forcé d’expliquer le va-et-vient de ses plus minimes pensées.

Il fit un effort pour dissimuler son mortel ennui, et il reprit doucement :

— Pourquoi me cherches-tu querelle justement aujourd’hui où je revenais à toi si content ?

Et, sûr de l’apaiser, comme toujours, par des caresses, il se rapprocha d’elle, un sourire aux lèvres ; mais elle le repoussa avec une telle vivacité qu’il recula stupéfait. Pour le moment, ses ordinaires moyens de conciliation n’étaient pas ee qu’il fallait. Il alla s’accouder à la cheminée, tandis qu’Élisabeth balbutiait à mots entrecoupés :

— Et cela aussi… c’est vrai… n’est-ce pas ?… que tu as été… payé… pour me tromper… payé par l’argent de maman ?

Il y eut un silence, puis André répondit froidement :

— Ta mère, en te mariant, t’a donné une