Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/242

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plus de noir ! » et tu m’as envoyée chez maman. Et tu tenais cette fleur de seringa…, et tout cela s’est lié dans mon esprit. Comprends-tu ?

— Ma foi non, dit André froidement ; tu as des lubies incompréhensibles aux autres gens.

Après un silence, il ajouta, provoquant :

— Eh bien ! oui, c’est moi qui avais donné cette fleur à Mariette. Et après ?

Mais, à peine eut-il formulé cet aveu qu’il la regretta comprenant tout à coup que cette galanterie bête, faite au début de leur mariage, à une autre femme, à une servante, dans la maison même où habitait Élisabeth, l’avait de trop bonne heure renseignée sur sa complète indifférence vis-à-vis d’elle.

Mais que tout cela était puéril ! Est-ce qu’on pouvait exiger d’un homme une adoration exclusive, dans un tête-à-tête de toute la vie, lorsqu’on n’avait rien d’autre pour le retenir que des exigences tous les jours grandissantes ? D’autres auraient ri des détails mes-