Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/279

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En même temps elle entoura sa mère de ses bras, et, rendue nerveuse par l’effort qu’elle venait de faire, elle la serra contre elle sans rien ajouter.

Un instant, un instant très court, à la surface de l’incurable découragement, un sourire amer se dessina, puis brusquement il s’effaça.

L’épouvante de voir recommencer, sous une autre forme, la lutte du passé venait d’étreindre le cœur las de la mère ; elle murmura :

— Non, je t’en prie… Élisabeth… plus à présent… je ne peux plus.

Élisabeth laissa retomber ses bras le long de son corps.

Le dévoûment dont elle était l’objet était-il devenu un état passif, créant jour après jour les actes que la nature souffle au cœur des mères pour la protection de leur progéniture ? N’y avait-il là qu’une manifestation instinctive, désormais libérée du joug du sentiment ? Sa mère voulait-elle son bien-être d’une façon