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Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/286

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tête, et, silencieuse, elle sonda longtemps le bleu lointain, profond comme si avant de parler elle cherchait là l’appui d’une certitude. Enfin elle murmura sourdement :

— Est-il possible que ma lourde faute me soit pardonnée aujourd’hui ? Mon Dieu, mon Dieu ? Est-ce possible ?

Se tournant ensuite vers Élisabeth, elle ajouta :

— Le long martyre sans pitié a-t-il pris fin ? Est-ce vraiment possible, mon enfant ?

Et tendant à sa fille ses mains diaphanes, tremblantes, elle continua :

— Pour le mal que je t’ai fait, tu me rends le bien ! Élisabeth, mon enfant, ma chérie, merci.

Et en face de la route nouvelle ouverte devant elles, les deux femmes sentirent l’amertume dévorante du passé faire place à une courageuse attente de jours à venir, sombres et difficiles, mais où le long conflit poignant aurait cessé et où, dans l’épaisse obscurité, vacillait enfin une étoile conductrice.