Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/37

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encombrant qui l’entourait. La pluie tombait toujours en déluge, et un clapotis d’eau lui remplissait les oreilles. Au-dessus de sa tête, un va-et-vient de pas, des choses lourdes qu’on posait, un tap tap de petits pieds légers qui traversaient la chambre en courant, lui rendaient très sensible le changement extérieur survenu dans sa vie. Elle entendait aussi, à côté d’elle, Élisabeth aller et venir, et déjà la détente d’esprit qu’elle attendait de l’amélioration de ses affaires se compliquait d’éléments inquiétants.

Le rôle joué par Gertrude, dont elle venait pour la première fois de saisir la malveillance, la frappait de stupeur. Pourquoi cette attitude haineuse chez cette femme dévouée qui l’avait suivie pas à pas sur le chemin difficile ? Elle avait beau chercher une explication à ce fait troublant, elle n’en trouvait aucune.

Elle finit par se lever, et, anxieuse, elle alla appuyer son front à la vitre.

— Oh ! murmura-t-elle, si seulement je trouvais un moyen de la mettre à l’abri des meur-