Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/75

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— Renvoyer Gertrude à l’heure où la vie est devenue plus facile est un acte odieux. Pourtant, si tu veux, pour que tu aies la paix, je dirai à cette femme qui s’est usée pour moi : « Allez ailleurs. » Seras-tu satisfaite ainsi ?

— Pour me satisfaire, protesta Élisabeth, commettre un acte odieux !

Et tout de suite, l’exagération de tendresse dont elle était l’objet la blessa.

Elle reprit tremblante :

— D’ailleurs, ce n’est pas ça… c’est… c’est….

Mais incapable d’exprimer par des mots ; l’obscur malaise qui la tourmentait depuis sa toute petite enfance, et dont elle retrouvait la fatigue alliée à ses plus lointains souvenirs, elle fondit en larmes.

Les deux bras de la mère la saisirent nerveusement :

— Élisabeth, ma chérie, qu’est-ce que tu as, mais qu’est-ce que tu as ?

Et oubliant le froissement que les paroles