Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/76

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étranges et l’attitude presque agressive d’Élisabeth venaient de lui infliger, Mme  Georges se mit à la bercer de mots tendres, apaisants.

Sa tête appuyée à l’épaule de sa mère, la jeune fille se calma peu à peu. En voyant la figure maladive reprendre sa blancheur de cierge, Mme  Georges eut tout à coup l’idée qu’un désordre physique pouvait bien être la cause des continuels changements d’humeur qui les tourmentaient toutes les deux. Elle accueillit cette supposition avec joie.

Auprès de la lutte obscure où elle sentait tous les jours plus nettement qu’elle ne pouvait intervenir d’une façon décisive qu’en mettant en lumière le détestable passé, que serait la découverte de quelque misère du corps, à combattre par des moyens extérieurs ?

Elle triompha de son instinctive aversion à introduire chez elle une figure étrangère, et tandis qu’au dehors l’orage s’apaisait, et qu’elle sentait contre sa joue le front brûlant d’Élisabeth, elle se décida à demander sur son