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Page:Pradez - Les Ignorés.djvu/125

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le garde-voie

ter, d’un geste sûr, allait fouiller à la place où la boîte, glissée derrière un tas de linge, se dissimulait.

Dès qu’il sentit sous ses doigts le froid du métal, il lâcha le bras de Catherine. Il respirait encore à souffle court et précipité, mais sa physionomie détendue perdait, peu à peu, son expression menaçante. Quand il eut mis la boite en sûreté sous son bras, l’équilibre de ses idées se rétablit tout à fait. Il aperçut les traits bouleversés de sa belle-mère, et il s’apostropha d’un ton grondeur :

— Monstre que tu es ! Tu lui as fait peur !

En même temps, il approcha du visage effaré de Catherine sa propre figure blême et ajouta :

— Je vous ai fait peur, hein !

Catherine se détourna. Le souffle de ce voleur sur sa joue lui faisait horreur ; elle le repoussa rudement des deux mains.

Il poursuivit :

— Quand je vous répète que je rapporterai le tout ; quand je le jure. Je le jure sur la sainte Vierge, sur Jésus mis en croix, sur…

Catherine l’interrompit, épouvantée. Ces noms saints s’échappant de ces lèvres de voleur, c’était un sacrilège, un crime aussi grand que le vol.

— Tais-toi… tais-toi !

Sans l’écouter, le jeune homme continuait :

— Je le jure sur l’âme de ma mère !

Cette fois sa belle-mère ne répondit pas. Elle se souvenait tout à coup qu’avant elle, Jérôme avait eu