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vivre à paris

£lle se retrouva au milieu de la banale cohue qui longe, affairée, les luxueux étalages des grands boulevards, et elle se fraya un chemin à travers le monde, son mouchoir de poche appliqué sur la joue malade. Le soleil, qui ne s’était pas montré de toute la journée, parut un instant jetant sur ce coin de vie mouvementé et brillant, un brusque jet de lumière ; puis il se recacha hâtivement sous l’épaisse couverture de brumes et continua à circuler derrière le brouillard comme un astre mort.


IV


Un mois s’était écoulé lorsque la porte de l’hôpital, où Micheline était restée enfermée pendant quatre longues semaines, s’ouvrit de nouveau devant elle, et qu’elle se retrouva seule dans une rue inconnue d’un quartier absolument nouveau pour elle.

Un mois ! Elle avait fait un séjour d’un mois entre les murs de cette grande maison silencieuse où tant de cruelles misères avaient coudoyé la sienne, où tant d’idées effrayantes avaient assailli sa tête affolée et fiévreuse.

Le jour même de son arrivée, dès qu’elle eut subi