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définitive que Philippe l’avait autorisé à lui demander. Il se mit à son pas et, après une courte hésitation, il dit d’un ton qui s’efforçait d’être calme :

— Isabelle, Philippe m’a permis de fixer ce soir avec vous le jour où vous serez à moi. Je ne veux pas vous presser. Dites vous-même ce que vous désirez.

Et, saisissant les deux poignets délicats, il arrêta de force la jeune fille en face de lui, cherchant à lire quelque chose de précis sur son visage baissé, tandis qu’un peu haletante de sa course rapide, elle balbutiait :

— Je ne sais pas… quand papa voudra.

— Non, Isabelle, non. Personne d’autre que vous ne doit décider ce point-là, pas même Philippe. Vous seule choisirez le jour où vous me donnerez ce que vous m’avez volontairement promis.

Elle se dégagea doucement en murmurant :

— Comme vous voudrez, je vous dois tant !…

En même temps, d’un geste automatique, elle ramassa les plis de sa longue jupe blanche, les tint serrés entre ses doigts et reprit son allure rapide. Au bout de l’avenue, un carré lumineux indiquait l’espace ouvert où s’élevait la maison, mais dans le parc l’ombre