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convaincue comme moi qu’il s’en allait de son plein gré, que nous n’avons rien fait ni l’un ni l’autre pour forcer sa décision, qu’il était libre comme l’air de partir ou de rester ? Tâchez d’être raisonnable sur ce point et je n’aurai rien à vous reprocher.

En même temps, il lui sourit avec intention, découvrant le clavier intact de ses dents. Les vagues inquiétudes de Germaine s’envolèrent comme une inutile fumée. Il y avait si longtemps que Philippe ne lui avait plus souri de ce sourire-là. Elle murmura :

— Vous avez raison, personne n’a influencé cet enfant, ni vous ni moi. C’est bien lui qui a voulu s’en aller. Il l’a dit plusieurs fois clairement, je m’en souviens très bien.

Et, avide d’intimité, de caresses, de bonheur, elle se rapprocha de Philippe et ajouta, frémissante :

— Et maintenant qu’il a disparu, Philippe, vous ne prêterez plus à toutes mes paroles, à tous mes actes, un sens offensant pour vous ? C’est lui qui était l’obstacle entre nous, n’est-ce pas ? Dites-le moi !

— Combien de fois ne vous l’ai-je pas déjà dit ! affirma Philippe après un court silence. Maintenant je vais voir ce que fait Isabelle.