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Page:Pradez - Réparation, 1905.djvu/95

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V


Quelques semaines plus tard, Philippe conduisant lui-même son attelage traversait, au pas ralenti de la jument, les faubourgs extérieurs de la ville. Tout le long des rues mortes, des badauds indifférents suivirent des yeux le passage bruyant du véhicule jusqu’à ce qu’il fit halte enfin devant la porte où, un mois auparavant, Philippe avait déposé Isabelle.

Presque au même instant, l’heure de la sortie de classe sonna et la petite fille ne tarda pas à rejoindre son père. Assis l’un près de l’autre, ils roulèrent du côté de la campagne. Droite et sérieuse, Isabelle, les yeux perdus devant elle, ne disait pas un mot, et ce silence d’enfant, ce silence voulu, avait quelque chose de lourd, d’oppressant.

Philippe le rompit enfin d’un ton gai :

— C’est moi qui ai voulu venir te prendre aujourd’hui, Isabelle. Devine pourquoi, voyons, devine.

La petite fille redressa vivement sa tête