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À une fenêtre du rez-de-çhaussée, il venait d’apercevoir la silhouette menue de Germaine, et l’idée que sa femme guettait son arrivée, qu’elle allait venir au-devant de lui et qu’il lui faudrait subir l’éternelle interrogation de son regard anxieux lui était insupportable. Avant qu’elle pût le rejoindre, il monta rapidement chez lui, ferma la porte avec bruit et, debout près du seuil, il prêta l’oreille, espérant se convaincre que Germaine ne l’avait pas suivi.

Mais déjà le pas léger gravissait les escaliers. Il l’entendit traverser le corridor et la jeune femme entra. Elle avança jusqu’au milieu de la chambre, hésitante, attendant, à défaut d’un mot de bienvenue, un accueil quelconque, mais Philippe la laissait approcher sans ouvrir la bouche. Elle l’interpella enfin, la voix tremblante :

— Philippe !…

Il dit froidement :

— Je suis très fatigué… Je suis monté chez moi pour me reposer un moment.

Elle balbutia, suppliante :

— Ne me renvoyez pas ainsi… Non, Philippe… laissez-moi… laissez-moi…

Et elle fondit en larmes, la tête entre ses mains. Elle pleurait à perdre haleine et il la