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Page:Premare - Lettre inédite du P. Premare sur le monotheisme des Chinois, edition Pauthier, 1861.djvu/33

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Tsee-sse[1] commence son Tchoung-young par ces mots : « L’ordre du Ciel, c’est ce qui s’appelle la Nature. » — « Voilà, dit Tchou-hi, la première source et la commune origine de toutes choses[2] » Et ailleurs il ajoute que ce beau mot de Toung-tsee[3] : « La grande source de la sagesse vient du Ciel, » c’est ce que dit Tsee-sse dans cet endroit.

Confucius disait qu’à l’âge de 50 ans il connut l’ordre du Ciel. « Il connut, dit Tchou-ki. d’où est sortie la Raison[4]. « Savoir l’ordre du Ciel, dit-il ailleurs, c’est savoir d’où l’on vient 5. Quelqu’un, dit-il encore, me citera ce mot de Tching-tsee[5] ; Quand on désigne le Maître souverain, on dit : Ti, le

    以奉承乎天。而無违也。 i foûng tching hoû thién eûhl wou wéi yè.
    ad offerendum serviendum erga cœlum, et non refragari ».

    Nota. Dans ce mot-à-mot latin que nous donnons pour que le lecteur puisse mieux se rendre compte du vrai sens du texte, il ne faut chercher qu’un secours très-insuffisant pour arriver à ce but ; le style chinois moderne, par ses tournures de phrases, ses expressions composées, se prêtant moins bien que le style ancien à être rendu par un mot à mot quelque barbare qu’il soit.

  1. Tsee-sse, petit fils de Confucius. C’est à lui qu’on attribue le Tchoung-young, un des Quatre livres classiques. (Pr.)
  2. Œuvres complètes en chinois, k. xxiv, f° 7, dans sa dissertation sur le Tchoung-young. (G. P.)
  3. Tong see, c’est Tong tchong chou. Il vivait sous la dynastie des Han ; il a fait un livre qu’il appelle Tchun-tsiéou. (Pr.) — Le texte cité dit : « Ce que Toung-tseu exprime ainsi ; « La grande source de la Raison ou du Tao, sort du ciel, » rend l’idée de Tseu-sse. » (G. P.)
  4. 知天命。謂知其理 Tchi thién ming. wêi tchi khi li
    « Cognoscere cœli mandatum, » dicitur cognoscere ejus principium
    之所自來。 tchi ssô tseù lâï.
    eo quo seipsum procedit.
    知天命。知所從來 Tchi thién ming ; tchi ssô thsoûng laï.
    Cognoscere cœli mandatum : cognoscere eo-quo ab- veniuntur.
  5. Œuvres complètes en chinois, k. xliii, f° 29. Voici la traduction du passage en entier ; « J’ai entendu faire cette question : — Qu’est-ce que l’ordre du dépérisse