Page:Premier recueil de diverses poésies tant du feu sieur de Sponde que des sieurs Du Perron, de Bertaud, de Porchères et autres, non encor imprimées, recueillies par Raphaël Du Petit Val, 1604.djvu/25

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Mais quoy ? je me travaille en vain,
J'augmente par ma doleance
De mes malheurs ma violence,
Et mon remede plus certain
Ne despend plus que du silence.

Adieu beaux yeux, yeux tant aimez
Allez où vostre ame est poussee,
Chez nourrissons de ma pensee
Je ne vous laisseray jamais
Encore que vous m'avez laissee.


CHANSON,


Un bien qu'on desire tant
Il ennuye à qui l'attend

C'est trop, je perds patience
De me voir tant abusé,
Et la longue experience
Me rendra plus advisé :

Un bien qu'on, &c.

Quoy donc ? ce peu de journee
Prises si mal volontiers
Feront elles des annees
Mais des siecles tout entiers ?

Un bien qu'on, &c.

Je m'estonne bien encore
En la langueur où je suis
Que le temps qui tout devore
Ne devore mes ennuis :

Un bien qu'on, &c.

Mais c'est que ma belle flame
N'a point d'autre qualité,
Que la qualité de l'ame