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Page:Prieur - Notes d'un condamné politique de 1838, 1884.djvu/18

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notes d’un condamné politique.

tranquille et confortable que je faisais depuis plusieurs jours.

La journée du 6 fut une journée d’inquiétude : nous ne recevions de nouvelles de nulle part, excepté de Châteauguay, où nos amis se décourageaient d’avoir perdu leurs chefs et de ne rien savoir de ce qui se passait ailleurs.

Le 7, sur les deux heures de l’après-midi, il nous vint un courrier du camp des patriotes dit de Baker, du nom de l’endroit occupé par ce camp sur les bords de la rivière Châteauguay à trois lieues de Beauharnais. Le camp de Baker comptait environ trois cents hommes et le courrier venait nous demander du secours, en nous informant qu’un parti de huit cents hommes, composé de troupes régulières et de volontaires, sous le commandement de M. le major Campbell[1], marchait sur eux.

Nous passâmes alors et de suite la revue de nos gens, et, prenant avec nous deux cents hommes, Chevalier de Lorimier et moi nous nous mîmes en marche pour le camp de Baker, en toute hâte. Le reste de nos troupes, alors réunies à Beauharnais, devait, d’après l’arrangement pris, y demeurer sous le commandement de MM. Wattier et Roy, jusqu’à nouvel ordre.

Nous arrivâmes à Baker vers les six heures du soir, à la suite, comme on peut le voir, d’une

  1. Il ne s’agit point ici de M. le major Campbell, plus tard, représentant du comté de Rouville.