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Page:Prieur - Notes d'un condamné politique de 1838, 1884.djvu/217

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NOTES D’UN CONDAMNÉ POLITIQUE.

répondait ; puis madame Mesnier se joignit à nous, et tous les huit nous répétions le doux refrain : Santa Maria !

Une fois sur le pont de notre navire, je m’accoudai sur le bord des pavois et j’y demeurai, m’enivrant de la mélodie touchante du chant des rameurs, jusqu’aux derniers Santa Maria, que mes oreilles charmées purent aller saisir dans le lointain et me rapporter avec les chaudes et douces brises du vent du soir des tropiques.

Le lendemain matin, sur les dix heures, le Saint-George, et nous, l’un portant les autres, reprîmes notre course vers les îles britanniques. Après six semaines, du jour de notre départ de Pernambouc, marquées tantôt par du calme, tantôt par un vent favorable, nous arrivâmes dans les bassins de Londres, tous sains et saufs et bien portants. Nous nous félicitions les uns les autres de notre heureuse traversée de quatre mois, qui nous permettait à tous de toucher le lieu de notre destination… moins notre malheureux matelot, à la mémoire duquel nous donnâmes quelques mots de souvenir.