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Page:Prieur - Notes d'un condamné politique de 1838, 1884.djvu/38

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notes d’un condamné politique.

lesquels, je l’espère, vaudront mieux qu’eux ; quelques individus, naguères mes compagnons d’armes, s’étaient abouchés avec M. le major Denny, de l’armée régulière, qui commandait un détachement stationné dans l’endroit ; ils avaient fait des révélations et avaient obtenu de ce dernier, paraît-il, la promesse d’un pardon immédiat s’ils parvenaient à découvrir ma retraite.

Ces malheureux, m’ayant choisi pour victime, avaient mis sur mon compte presque toute la responsabilité du mouvement, afin de donner plus de prix à leur acte, et de s’assurer par là une plus grande garantie d’obtenir leur grâce. Les traîtres n’eurent pas de peine à découvrir ma retraite, attendu qu’on ne se défiait nullement d’eux : aussi, le 20 Novembre au matin, mes généreux hôtes et moi vîmes la maison investie par des soldats entre les mains desquels je me livrai sans délai, pour ne pas compromettre plus longtemps et plus avant mon ami et sa vénérable mère.