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Page:Prieur - Notes d'un condamné politique de 1838, 1884.djvu/7

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INTRODUCTION.

sur des feuilles volantes, dans le cours de ces longues années de misère, pendant lesquelles une seule chose m’a défendu contre les tortures du cœur et du corps, contre les violences du tempérament ; cette chose, ceux qui croient la devineront sans peine, c’est la Religion… Merci, ah ! merci, mon Dieu, de m’avoir fait naître dans le sein de votre Église, une, sainte et catholique, et merci à vous, mes bons vieux parents, de m’en avoir inculqué les saintes doctrines !

J’ai revu ces notes, dont quelques-unes ont été prises dans le sein d’un cachot, alors que pesait sur moi le poids d’une condamnation à mort, alors que pendaient au gibet les corps inanimés de compagnons de ma captivité… J’ai mis un peu d’ordre dans ces feuillets, et comme je n’ai pas l’habitude d’écrire, je les ai communiqués à un ami, qui a bien voulu y faire les corrections de style nécessaires pour les rendre acceptables au lecteur.

Je le répète, je ne parle que de ce que j’ai pu connaître directement, de science certaine, et j’en parle sans rancune, mais aussi sans peur : à chacun ses œuvres pour l’histoire