Page:Procès-verbal de la Commission Municipale du Vieux Paris, 1898, 6.djvu/13

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

« Il y aurait également intérêt à prendre une vue d’ensemble de tout le corps de logis de 1730, seul vestige encore debout du fameux monastère.

« Dans un autre ordre d’idée, nous voudrions demander à la Commission s’il ne serait pas possible, après examen de la convention passée entre la Ville et l’administration de la Guerre, au sujet de la cession par cette dernière à l’Administration municipale de ce vieux quartier de cavalerie, de savoir exactement à qui appartiendront les matériaux à provenir de la démolition et, dans le cas où ils reviendraient à la Ville, de réserver cette rampe, pour la réédifier intégralement dans une des nombreuses constructions d’écoles, d’hôpitaux ou autres que la municipalité pourra élever prochainement.

« Nous prenons la liberté d’indiquer cette voie à la Commission du Vieux Paris, sans préjudicier bien entendu au musée Carnavalet dont la place est malheureusement trop limitée, voie qui permettrait à la Ville de conserver ainsi dans son domaine municipal des spécimens complets de la vieille industrie parisienne si recherchés par la spéculation au moment des grandes opérations de voirie.

« Signé : Lucien Lambeau. »

M. Ch. Sellier indique qu’une pierre en saillie sur le boulevard Henri IV, recouverte de sculptures de l’époque de la Renaissance, pourrait également être conservée au musée Carnavalet.

La Commission adopte le rapport présenté par M. Lucien Lambeau qui sera transmis, pour avis, au service d’Architecture en ce qui concerne la propriété de la rampe en fer forgé et sa réédification dans une construction municipale.

Les reproductions demandées sont également adoptées.

M. Lucien Lambeau estime qu’il y aurait un réel intérêt artistique pour la Ville de réédifier, dans ses constructions, chaque fois, bien entendu que la chose se pourrait, les travaux d’art — forgés ou menuisés — dont elle peut devenir propriétaire par suite d’expropriation.

La difficulté serait-elle insurmontable, par exemple, de déposer dans les magasins de la Ville, en attendant un prochain emploi, une rampe d’escalier en fer forgé du XVIIe ou du XVIIIe siècle dont une Commission compétente aurait demandé la conservation et la réédification ? Il ne le pense pas.

Il ajoute que la Ville ne ferait, en cela, qu’imiter les grands amateurs qui enlèvent à prix d’or boiseries, ferronneries, marbres, bronzes, provenant des vieux logis parisiens pour les réédifier dans leurs hôtels ou dans leurs châteaux.

À ce propos, le même membre signale à la Commission la prochaine adjudication publique des objets artistiques à provenir de la démolition des hôtels de la rue de Grenelle et de la rue de Varenne, hôtels visités d’ailleurs par la Commission du Vieux Paris.

En raison de leur importance, il lui paraît intéressant de mettre sous les yeux de la Commission la liste des objets à adjuger :

« 1er lot. — Rue de Grenelle, 52. — Bâtiment en aile, à gauche dans la cour, rez-de-chaussée, entrée par le perron sur cour.

«Grand salon à gauche. — Boiseries chêne sculpté style Louis XV à lambris à grands cadres à plates bandes moulurées, plinthes et cimaises, panneaux cintrés en S dans le haut avec sculptures sur bois, fenêtres et volets d’ébrasement, une glace sur la cheminée avec son cadre uni, une glace en deux morceaux, les vantaux de portes compris, serrures et ferrures existantes, cheminée en brèche d’Alep.

« 1er étage, salon blanc Louis XVI. — Boiseries en chêne sculpté et parties en carton-pierre, le lambris de cette pièce, moulure à grands cadres à plates bandes, plinthes et cimaises, panneaux carrés haut et bas sculptés à l’intérieur, les cadres de glaces cintrés ornés de guirlandes de fleurs et parties en perspectives avec rosaces et brindilles de feuillage, les glaces étamées en trois volumes, fenêtres et panneaux d’ébrasement, une cheminée Louis XVI, bleu fleuri à colonnes, décorée de motifs en bronze doré, le foyer uni.

« Cabinet de travail à la suite. — Boiseries en chêne apparent de choix sans aucune sculpture, lambris moulure à plates bandes et à grands cadres, les panneaux du haut avec lambris cintrés dans le haut, fenêtres et panneaux d’ébrasement, y compris serrures et ferrures existantes.

« Salle à manger à la suite du grand escalier. — Une baie cintrée Louis XV à contours en S ornée d’un couronnement sculpté y compris les panneaux en ébrasement de cette baie, le reste de la pièce boisé sans sculpture, vantaux de portes et fenêtres, volets d’ébrasement et ferrures.