Page:Procès-verbal de la Commission Municipale du Vieux Paris, 1898, 7.djvu/10

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Altitude des radiers :

La Lanterne, 106 m. 23 c.

Saint-Louis, 105 m. 64 c.

Cascades, 77 m. 89 c.

Saint-Martin, 85 m. 06 c.

Messiers, 90 m. 67 c.

Prise des eaux (Belleville), 61 m. 32 c.

Fontaine du Pré-Saint-Gervais, 69 m. 68 c.

Le tableau ci-dessus comprend l’ensemble des ouvrages anciens, relevés à une époque où l’exécution des grands travaux de voirie et la construction des égouts n’en avaient pas encore détruit ou fait supprimer des parties plus ou moins importantes.

Voici la liste des regards existant encore aujourd’hui :

La Lanterne, les Cascades (il ne reste que la partie inférieure dans laquelle on pénètre par une ouverture d’égout), la Roquette, les Messiers, le Chaudron, les Marais, Lecouleux, Saint-Martin.

L’aqueduc existe encore presque complètement ; une portion de 95 mètres a été détruite lors de la construction de l’égout de la rue de Belleville ; l’extrémité a été supprimée par la construction du chemin de fer de Ceinture et l’on en a cédé quelques fractions dans la rue de la Mare.

Voici quelques renseignements sur les travaux et ouvrages cédés, abandonnés ou détruits :

Le regard Beaufils a été démoli tout récemment ; il consistait en une simple descente de service dans le grand aqueduc.

La Chambrette et la Planchette étaient des entrées dans l’aqueduc, à proximité du passage des conduites des eaux de Savies.

Le regard de la Prise des eaux était au contraire un édifice rendu important par le château d’eau qui y effectuait la distribution des eaux entre les concessionnaires.

Une description du système de distribution sera donnée dans un instant, à propos de la fontaine du Pré-Saint-Gervais qui fonctionne en vertu du même principe.

Les Grandes-Rigoles paraissent abandonnées depuis assez peu de temps ; leur débit était minime depuis la construction de la rue des Pyrénées.

Les Envierges et Blanche-Bardou ont disparu par suite de l’établissement du chemin de fer de Ceinture.

Le regard des Saussaies n’appartient plus à la Ville de Paris depuis longtemps ; celui des Petites-Rigoles a été dérasé ; la servitude subsiste néanmoins, l’on y descend par une trappe.

Le regard Décadaire est disparu de lui-même quand la conduite de fonte est devenue inutile par suite de la mise à l’égout le plus proche du produit de chaque regard.

Le regard Saint-Louis ou Chambre du chirurgien n’existe plus qu’à l’état de substruction dans la cave d’une maison particulière. Il est intéressant de suivre pas à pas les modifications successives du service des eaux de l’hôpital Saint-Louis, dont l’adduction est d’une époque certaine et sur laquelle l’on possède beaucoup de renseignements.

L’hôpital Saint-Louis, construit en 1609, sous la direction de Claude Vellefaux, fut pourvu d’une minime concession d’eau du pré Saint-Gervais, prise à la fontaine des Récollets, faubourg Saint-Martin. La conduite aboutissait sur l’emplacement du jardin actuel de la communauté, là où un bassin avec jet d’eau fut installé ensuite.

Le filet d’eau ainsi accordé était insignifiant en raison des besoins ; aussi le bureau de l’Hôtel-Dieu décida-t-il de faire capter quelques-uns des ruisselets de la colline de Belleville. Claude Vellefaux fit les recherches nécessaires et l’emplacement actuel de la place des Fêtes (anciennement place Sainte-Geneviève) où se trouvaient des sources fut acquis des Célestins (1611). La source principale se trouve près de la rue Compans actuelle.

L’aqueduc absolument distinct de celui de la Ville amenait l’eau dans la Chambre du chirurgien, d’où une conduite en plomb la dirigeait par la rue de Belleville, la rue Rébeval (anciennement rue Saint-Laurent), la rue de Sambre-et-Meuse (anciennement rue de la Chopinette), jusqu’à l’hôpital Saint-Louis. Cette conduite recevait en chemin l’eau des Esmocouards sur laquelle l’on ne possède que de vagues données.

Le produit de ces sources étant insuffisant, la Ville accorde (1619) une concession de quatre lignes d’eau à prendre dans le grand aqueduc distant seulement de 8 mètres du regard Saint-Louis.

Les choses restent en l’état jusqu’en 1773 où, comme il est dit plus haut, l’hôpital Saint-Louis reçoit toutes les eaux de Belleville. Alors, la conduite de plomb qui partait du regard Saint-Louis est supprimée et l’eau qu’elle