Page:Procès-verbal de la Commission Municipale du Vieux Paris, 1899, 6.djvu/17

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aux Archives nationales, série N, un rouleau de 90 feuilles sur les anciens théâtres de Paris.

M. Selmersheim propose de demander au service d’Architecture le plan et la coupe à 1 centimètre des restes actuels de l’AncienneComédie.

Cette proposition est adoptée.

La Commission adopte en outre la reproduction photographique du balcon du café Procope.

M. Alfred Lamouroux signale, sur cette façade, une inscription en lettres peintes, à peine effacée, et ainsi conçue : Au grand Bureau de prêt. N° 296. Ce numéro, qui date de l’époque révolutionnaire, semble indiquer que, sous la Révolution, un bureau de mont-de-piété devait être installé dans cette maison.

29. — Communications de la 2e Souscommission sur le pseudo-dolmen d’Alfortville.

M. Charles Sellier rend compte que, sur un avis transmis à M. Georges Cain par M. Salomon Reinach, conservateur adjoint du musée de Saint-Germain, relativement à la prétendue découverte d’un dolmen à Alfortville, il s’est rendu aussitôt dans cette localité pour s’enquérir du lieu exact de cette découverte, ainsi que du nom du propriétaire du terrain, et procéder à un premier examen de i’objei en question. Informé du résultat de cette première enquête, M. le docteur Lamouroux fut d’avis de prier M. le docteur Capitan, dont la compétence en matière préhistorique fait autorité, de vouloir bien aussi aller sur place pour examiner le monument signalé et formuler son opinion.

En conséquence, M. le docteur Capitan s’est rendu à cette invitation et adresse à la Commission le rapport suivant, en s’excusant de ne pouvoir en donner lecture lui-même. Il a été, en effet, obligé de quitter la séance de la Commission pour aller présider la séance de la Société d’anthropologie.

30. — Rapport de M. le docteur Capitan sur un pseudo-mégalithe signalé à Alfortville, dans la propriété de M. Bruneau.

Convoqué dimanche dernier, 28 mai, par M. Sellier, suivant les indications de notre

vice-président, M. Lamouroux, je, me suis rencontré avec M. Sellier à Alfortville, chez M. Bruneau, presque à l’angle de la rue de Constantine et du chemin qui suit la ligne du chemin de fer de Lyon.

Nous avons constaté l’existence dans ce jardin d’une excavation de 3 mètres sur 2 m. 20 c, avec une profondeur de 1 m. 50 c. environ.

De cette excavation avaient été extraites des pierres disséminées autour de la fosse et que le propriétaire nous montra et dont il voulut bien sur place nous indiquer la disposition originelle dans l’excavation.

Le croquis ci-joint montre cette disposition.

lui somme, une grande dalle de pierre, mesurant 1 m. 85 c. sur 1 m. 20 c, avec une épaisseur de 25 centimètres. De forme régulière, ses bords latéraux surtout sont fort unis. Cette dalle était obliquement enfoncée par une de ses extrémités dans le sable argileux diluvien et son autre extrémité faisait saillie dans le remblai sans reposer sur d’autres pierres. Autour d’elle des blocs de dimensions et de formes variées, tous très usés à la surface, mais irrégulièrement placés.

Il y a lieu d’examiner : 1° la disposition géologique ; 3° la nature minéralogique des roches ; 3° l’interprétation à déduire de ces faits.

1° Les coupes montrent 50 centimètres à un mètre de remblais ; au-dessous diluvium des bas niveaux, sablonneux avec galets très roulés et par place argileux (la grande dalle s’y enfonçait). Par endroits, stratification dos couches argileuses. Donc terrain géologique non remanié dans le fond.

2° Les roches sont les suivantes (voir les échantillons) : meulière compacte (grande dalle, blocs latéraux), grès ferrugineux (à l’est de la grande dalle) ; grès de Fontainebleau (à l’ouest) ; calcaire siliceux de Champigny (au sud ; silex variés.

De nombreux blocs plus petits et roulés sont de même nature.

A remarquer le fragment de meulière que nous vous présentons et qui est la miniature de la grande dalle.

3° Comment interpréter cet ensemble ? Est-ce un monument mégalithique, comme on l’a supposé ? Bien qu’à l’est de la grande dalle on ait rencontré d’une façon adventive la moitié inférieure d’une hache polie, on ne peut considérer cet amas de pierres comme une sépulture édifiée. D’abord, la plupart des blocs