Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 1, 1857.djvu/123

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agrandis, régénérés, pour le plus grand progrès des sociétés modernes.

Vanière ainsi apprécié suivant la pensée philosophique de son œuvre, doit l’être encore d’après son action spéciale sur le perfectionnement agricole. À ce point de vue, M. Combes établit que presque toutes les prétendues découvertes contemporaines sont renfermées dans le Prœdium rusticum, comme elles se trouvent dans le Théâtre d’Agriculture d’Olivier de Serres. Il cite particulièrement l’assèchement des terres, appelé le drainage, le renouvellement des prairies, l’emploi des bœufs et l’usage du collier pour l’attelage, l’immixtion du sel dans la nourriture du bétail, le cordage des blés contre la bruine, les semailles précoces, le labour des vignes.

En même temps, Vanière s’élève avec force contre certaines superstitions qui régnent encore aujourd’hui dans les campagnes, et il les combat avec l’autorité de la science s’exprimant en beaux vers. Il montre combien le véritable progrès agricole en souffre. Il prépare de la sorte l’avènement de l’agriculture du xixe siècle, avec ses engrais spéciaux, sa culture alterne et son système fourrager, trois grands événements dont Olivier de Serres et Vanière ont été les précurseurs.

Après avoir ainsi concentré Vanière dans son mérite propre, M. Combes essaie de prémunir sa mémoire contre les exagérations qui ont voulu l’élever au niveau de Virgile, exagérations que le versificateur jésuite semble avoir démenties d’avance, et que Delille a réduites à leur juste valeur dans un admirable parallèle des deux auteurs. Aussi M. Combes se croit-il en droit de conclure de cette manière :

« Vanière confiné dans sa gloire relative de versificateur technique ou descriptif, plutôt que de poète inspiré, doit être considéré, à cent cinquante ans de distance, comme ayant cherché à ramener en France le goût de l’agriculture, d’un côté par