Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 1, 1857.djvu/40

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Ainsi se trouve rectifiée une erreur d’histoire littéraire longtemps accréditée par l’autorité de Pélisson. Du reste, à mesure que l’on avance, les origines de notre littérature se découvrent. Les publications nouvelles, en enrichissant notre passé, portent l’attention sur des temps trop dédaignés, parce qu’ils ont été peu connus. Sans doute les ouvrages signalés par M. Nayral n’ont pas une grande importance littéraire, mais ils servent de terme de comparaison, et permettent d’étudier la langue et l’esprit national dont elle était l’interprète, sous un aspect entièrement nouveau.

M. Nayral cite le titre des principales publications qui ont suivi le traité de l’immortalité de l’âme par Théophile. Il les apprécie rapidement et signale les différences essentielles qui les distinguent. Ce genre a perdu aujourd’hui sa vogue. À l’époque où les nouveautés littéraires étaient des événements, lorsque les plus légères productions provoquaient des admirations enthousiastes et des critiques violentes ; on comprend la fortune de ces œuvres. Elles seraient aujourd’hui entourées d’indifférence. Les lettres à Émilie sur la mythologie, par Dumoustier ; les lettres à Sophie sur la physique, la chimie et l’histoire naturelle, par Aimé Machin, ont lutté avec avantage contre ces dispositions peu bienveillantes, et remis, à la mode un genre qui offre de grandes ressources, et s’adresse de préférence aux esprits cultivés et aux goûts délicats.


M. M. de Barrau lit une note qui complète celle qu’il a déjà communiquée sur la première grammaire française. Cette note renferme, d’après le Champ-Fleury de Geoffroy Tory, publié le 28 avril 1529, une liste des auteurs cités comme faisant autorité, et servant de texte de langues. Ces auteurs appartiennent presque tous au xve siècle. Une phrase de cet ouvrage qui n’a précédé que de deux ans la publication de la grammaire de Palsgrave, indique assez clairement que cette grammaire a été la première