Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 2, 1858.djvu/163

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constatent surtout les leurs par une succession non interrompue depuis 1388, jusqu’à nos jours. Ces noms sont latins dans le principe, ensuite italiens, plus tard essentiellement Castrais.

Il est probable qu’ils ont subi à Castres les modifications que l’on constate partout dans la désinence. Le nom reste le même pour la racine. Aussi, des dénominations qui paraissent distinctes, et quelquefois complètement étrangères, se rapprochent-elles, lorsqu’on a dégagé les lettres accessoires que l’ignorance, l’usage ou la négligence ont autorisées, et se rattachent-elles à la même souche.

Les actes des notaires permettent de suivre cette altération subie par certains noms. Il n’est pas rare de voir les membres d’une même famille, transmettre un nom qui, défiguré successivement, perd complètement après une série d’années, tout caractère de ressemblance.

Sous Henri IV, les noms propres des habitants au nombre de 5,355, peuvent être définitivement classés, d’après leur position sociale. Les plus nombreux sont ceux qui commencent par une des trois premières lettres de l’alphabet, ou par la septième. Ils admettent la classification suivante :

Familles nobles ne résidant pas dans Castres 15
Nobles ayant dans la ville des biens roturiers 8
Bourgeois avec droit complet de cité 80
Artisans contribuables 108
211

Tous ces noms peuvent être étudiés sous le rapport 1° de leur origine ; 2° de leur emploi usuel ; 3° de leur disparition progressive ; 4° de leur permanence locale ;