Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 3, 1860.djvu/117

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ont eu une grande célébrité locale, et dont la valeur est incontestable. Il serait possible d’en former un tout. Ce serait un hommage rendu à un esprit distingué qui a su s’approprier toutes les richesses d’une langue variée, éclatante, souple, harmonieuse et inépuisable. Ce serait un monument de notre histoire locale, que l’on a trouvée si pauvre, uniquement parce que l’on ne se donnait pas la peine de l’interroger. Rendre justice à un écrivain, à un homme utile quand ils sont morts, c’est moins séduisant peut-être que favoriser une renommée vivante dont on mesure la portée, et dont on prévoit l’avenir, mais c’est d’un grand exemple ; et il y a toujours au fond du cœur une satisfaction réelle à préparer une réparation ou à s’y associer.

M. V. CANET complète son étude sur les libertés et priviléges de la ville et université de Castres.

Une première réflexion se présente d’abord, quand on examine les immunités des communes. Il est difficile de voir un ensemble dans ces différents articles, et de retrouver, ou dans les objets auxquels ils se rapportent, ou dans la pensée qui les a produits, quelque chose qui indique un dessein arrêté, et qui laisse voir une liaison. Les libertés des communes, ne sont pas l’œuvre d’un jour. Conquises à la suite d’agitations intérieures, ou concédées par un mouvement généreux, elles se présentent sans ordre, et s’il était possible de déterminer exactement l’époque à laquelle elles remontent, elles jetteraient un jour éclatant sur plus d’un point historique, incomplet ou obscur. La ville enregistrait avec empressement tous les droits qui lui étaient reconnus, ou dont elle s’était emparée, se mettant peu en peine de faire disparaître les contradictions, à plus forte raison d’effacer les nuances. Il en résulte des oppositions inattendues et des inconséquences souvent étranges. Il en est de même encore aujourd’hui de la législation anglaise. Le respect pour la tradition nationale, pour la loi du pays, est tel, que l’on ne songe pas, lorsque les besoins nouveaux réclament des lois nouvelles, à détruire ce qui existait antérieurement. Ainsi, le code prend d’immenses proportions, et il faut