Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 3, 1860.djvu/45

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duit rien, mais l’absence de toute culture et de la végétation, enlève tout point d’appui à la couche végétale, et compromet les récoltes inférieures, en les laissant sans abri contre la violence destructive des vents du sud et de l’ouest, et l’action funeste des neiges et des pluies torrentielles. Le reboisement se présente donc comme le premier moyen indiqué pour augmenter la production de certaines terres, créer des revenus dans d’autres, et par conséquent répartir, dans une plus large proportion, les moyens d’existence. Ces plantations seraient faites aux frais des communes, dans les terrains qui leur appartiennent, et les pauvres cultivateurs qui se jetteraient avec résolution dans cette voie, trouveraient certainement un encouragement et des secours.

D’un autre côté, la culture est arriérée. Les améliorations ne s’introduisent que péniblement, et le plus souvent, elles deviennent impossibles à cause des dépenses qu’elles exigent. La chaux, ce précieux amendement, commence à être connue dans la montagne. Les gisements y sont nombreux : l’exploitation est facile et peu coûteuse. Il suffirait de quelques encouragements pour multiplier les fours à chaux, et rendre par conséquent plus accessible, par le rapprochement et l’effet naturel de la concurrence, un moyen assuré d’amélioration agricole. Des primes, des récompenses multipliées qui donneraient du courage et de la persévérance au travail intelligent et actif, à la lutte vigoureuse contre un sol ingrat et difficile, attacheraient de nombreuses familles à leurs travaux, et par un espoir séduisant, comme par un résultat précieux, empêcheraient une émigration dont on a presque toujours à déplorer les suites.

Certaines industries particulières à l’arrondissement de Castres peuvent encore fournir un moyen de retenir les habitants des centres populeux de la montagne. À Montredon, à Labruguière, à Roquecourbe, de nombreuses familles agricoles privées du travail de la terre, vivent en grande partie de la fabrication des bonnets de laine et des bas travaillés à la main. Si ces industries étaient encouragées par des commandes, si de nouveaux débou-