Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 3, 1860.djvu/80

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avec des moyens divers, a prouvé tout le parti que l’on peut en tirer pour le progrès des études latines. Ces études sont et seront toujours en honneur en France. Elles ont résisté à ce mouvement qui semblait devoir tout entraîner vers les applications industrielles. Elles n’ont rien à craindre, car elles sont la sauvegarde du bon goût et un moyen puissant de développement intellectuel. Il faut donc remercier les hommes qui contribuent, par leurs travaux, à rendre les voies plus faciles et les résultats plus assurés. M. Batiffol peut s’attendre à cet hommage de la part de tous ceux qui s’intéressent aux bonnes et fortes études. La Société littéraire et scientifique de Castres ne pouvait manquer de le lui rendre, comme à un compatriote, et à l’auteur d’un de ces livres écrits sans prétention et qui laissent partout après eux, de bonnes influences et d’utiles résultats.


M. V. CANET rend compte d’une brochure intitulée : Nouvel éclaircissement d’un fait concernant les Provinciales, pour faire suite aux études sur Pascal, par M. l’abbé Flottes.

Les deux premières Provinciales sont suivies d’une réponse datée du 2 février 1655. On s’est demandé si cette lettre était réelle, et l’on a trouvé ainsi une occasion d’émettre des doutes sur la sincérité de Pascal. Dans une époque où l’industrie littéraire a été portée si loin, il peut paraître extraordinaire d’ajouter une si grande importance à un fait que tant d’exemples contemporains pourraient au besoin justifier. On sait qu’il n’est pas rare de voir les auteurs eux-mêmes, faire dans les revues et les journaux, les appréciations de leurs œuvres : et si c’est une garantie en faveur de la bienveillance des jugements, on peut dire que la vérité n’a rien à y gagner, et que la dignité y perd toujours quelque chose. Cependant, quand on songe à la sévérité des principes de Pascal, à l’austérité de sa vie, et aux obligations que lui imposait son attitude, on ne peut pas croire qu’il se soit permis une pareille supercherie. La probité littéraire était d’ailleurs alors bien plus sévère qu’elle ne l’a été depuis, et un acte pareil eût mérité la censure de tout ce que l’on appelait la république des